Du 28 Novembre au 12 Décembre 2015, à Paris, se déroulera la COP 21. Cette « conférence des Nations Unis sur les changements climatiques », présentée comme celle de la dernière chance, n’a qu’un seul objectif : permettre à 195 chefs d’État et des milliers d’industriels de reverdir leur image. Même officiellement, il n’est pas question de mettre fin à la pollution qui rend ce monde chaque jour plus invivable, mais de « maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C ». Il s’agit en fait de statuer sur la quantité de pollution acceptable que les industriels pourront continuer de rejeter dans l’atmosphère sans compromettre leur chiffre d’affaire. A la table des salopards/pollueurs : EDF, Renault Nissan, Suez Environnement, Air France, ERDF, Axa, BNP Paribas ou Air France. Ceux-là même qui soutiennent l’aéroport de Notre dame des Landes, les industries les plus polluantes et mille autres projets destructeurs de vies, de forêts, de territoires habités et cultivés viennent maintenant nous parler d’écologie. Ils prétendent réparer les dégâts dont ils sont responsables. Autant réunir des mafieux dans une pièce pour leur demander de s’assagir et de s’infliger collectivement une punition.
Dans leur bouche, le mot écologie devient insultant car c’est les technocrates qui le portent et non plus le vent. Leur écologie se fout de la pollution et des dégâts irréversibles sur la planète et les populations. Elle se fout de la fonte des glaces, de la disparition des espèces et de la couche d’ozone, comme des cancers, des maladies de Parkinson, et de la stérilité. L’environnement n’est qu’une variable économique prise en compte seulement quand elle compromet de futurs profits économiques, ou mieux : si elle ouvre de nouvelles perspectives de croissance.
Leur écologie s’érige en morale individuelle. Elle rend coupable chacun d’entre nous de la catastrophe écologique, comme si les torts étaient partagés à égalité entre le pouvoir et les sans-pouvoirs, les pays riches et les pays pauvres, les patrons d’AREVA et les travailleurs sous-traitants du nucléaire. L’éco-citoyen succède au citoyen. Il est sommé de trier ses déchets et d’aller travailler en vélo, pour faire semblant d’agir et de ne pas voir le monde qui se défait sous ses yeux.
Leur écologie est une nouvelle manière de gouverner. Le chantage à la catastrophe (réchauffement climatique, raréfaction des ressources) justifie les solutions industrielles et technologiques qui réduisent nos liberté et notre autonomie. De la smart city à l’habitat intelligent, les capteurs électroniques s’immiscent jusque dans l’espace privé pour contrôler, mesurer quantifier et optimiser nos déplacements et nos consommations d’eau et d’électricité, au nom des économies d’énergie.
Nous ne sommes pas écologistes. Et pourtant, nous voulons mettre fin au saccage de la planète. Parce que nous voulons que nos gamins, et que les gamins de nos gamins aient encore de l’air à respirer, de l’eau à boire, un monde à habiter. Parce que les petites fleurs et des petits oiseaux ne nous laissent pas indifférents. Parce que le monde que nous promette les écolo-capitalistes est un monde de mort.
Nous ne sommes pas écologistes : nous sommes révolutionnaires. Nous ne voulons pas aménager le capitalisme, mais le supprimer. Nous voulons en finir avec l’organisation industrielle et scientifique du monde. Nous voulons reprendre nos vies en main, nous réapproprier collectivement les moyens de notre autonomie alimentaire et énergétique.
Vous l’avez compris, au 38 rue d’Alembert, nous ne croyons pas à la mascarade qu’est la COP 21. Nous nous abstiendrons d’y participer. Mais nous profitons des projecteurs braqués sur ces questions pour vous inviter à un cycle de rencontres autour de l’écologie politique. C’est l’occasion de se rencontrer, de parler politique, de construire ensemble des idées, des outils et des solidarités pour inverser la vapeur.
Et ici, vous pouvez retrouver le Programme de ces journées de discussion.