COP21: Le bluff énergétique (14/11)

17h30 : Projection du documentaire “L’argent propre avec de l’air pollué”, sur les magouilles du marché carbone.

19h30 : Repas

20h30 : Discussion. José Ardillo nous parlera de son livre Les illusions renouvelables, énergies et pouvoir : une histoire (L’échappée).

On poursuivra la soirée avec des échanges autour d’expériences de luttes sur les questions énergétiques. On abordera aussi le problème des compteurs Linky, la ville intelligente et autres joyeusetés d’avenir.

+ Animation surprise.

Ça va en faire rire plus d’une…

fioraso

De quelle transition est-il question lorsque les plus grands groupes pétroliers, les constructeurs automobiles ou encore les assureurs soutiennent la COP 21 ? Que ces têtes d’affiches du « capitalisme à la papa » s’engagent aux côtés des principaux leaders des énergies renouvelables pour contenir leurs émissions de gaz à effets de serre – en favorisant le développement de l’exploitation du gaz de schiste, notamment –, cela devrait nous éclairer sur les termes du débat qui se livre en « off ».
En creux, se dessinent ici d’autres enjeux que la protection des ours polaires. Il est question de trouver de nouveaux débouchés économiques, de nouveaux moteurs de la croissance. Si les innovations réglementaires et économiques se verdissent, elles ne remettent pas pour autant en cause les règles du jeu, le capitalisme se saisit de la transition énergétique comme d’une nouvelle opportunité pour se renouveler et, finalement, assurer sa propre survie. Il n’y a pas de transition énergétique mais des additions successives de nouvelles énergies.

 

Construite à partir des luttes contre le nucléaire, une partie du mouvement écologiste a fait sienne la bataille de l’énergie. Comme pour se rassurer elle même qu’elle pouvait faire
aussi bien que le système qu’elle combattait, l’écologie politique s’est constituée comme avant-garde des propositions sur l’énergie renouvelable et durable. Laissant complètement de côté la critique d’un système politique et économique dévastateur, les écolos qui ont su se faire une place auprès du pouvoir, ont surtout permis de montrer qu’un capitalisme plus propre c’était possible. Des champs d’éoliennes et des
panneaux voltaïques sans poser la question suivante : pour produire quoi ?
Mais tout semble fait pour que les énergies renouvelables soient comme l’énergie nucléaire : industrielles, centralisés et intensives. Le seul fait que la recherche sur ces énergies soit réalisée par les écoles d’ingénieurs qui travaillent aussi sur le nucléaire, le pétrole, le gaz de schiste… devrait suffire à nous indiquer à quoi elle est destinée. Le CEA a décroché dernièrement un nouveau A, pour devenir le « commissariat à l’énergie nucléaire et aux alternatives ». Rien d’étonnant alors que le couple écologie-technologie soit devenu le nouveau créneau du pouvoir politique et économique. Au lieu du vouloir aménager le capitalisme pour le rendre moins polluant, nous voulons poser la question de nos manières de vivre, et si nous nous intéressons à la question de l’énergie c’est parce
que le monde techno-capitaliste repose dessus et que nous voulons le combattre.

 

Comment défaire le monopole technicien et repolitiser la question de l’énergie ? A qui profitent les dispositifs techno-écologiques (écoquartiers, compteurs linky, voitures électriques) ? Quelles en sont les conséquences sociales ? Comment construire des moyens d’autonomie et de réappropriation de l’énergie ?